Au début des années 2000, Johannes Moesus a gravé avec le Symphonique de Hambourg deux disques Rosetti baptisés "Orchestral works vol. I & Il", comme s′il s′agissait du début d′une grande anthologie sinon d′une intégrale (MDG, cf, n° 505). Aucun volume III n′est paru pour l′instant et, en attendant une suite éventuelle, on patientera avec ce disque réalisé en 1998, toujours par Moesus, mais avec l′Orchestre de chambre de Stuttgart, plus adapté aux œuvres. L′album nous fait découvrir des concertos pour piano assez populaires en leur temps, ou Rosetli adopte un ton, une verve, un équilibre qui se réfèrent aux premiers concertos de Mozart avec des ambitions certes plus modestes. Mais la joie qui parcourt les allegros, les langueurs énamourées des mouvements lents ou encore les subtils dialogues entre le clavier et l′orchestre possèdent une séduction immédiate - propre à bien des partitions de l′époque classique. La Jamaïcaine Nerine Barrett les défend avec une conviction et une délicatesse fort plaisantes. On retrouve dans les symphonies (inédites elles aussi) ce style galant mâtiné de ruptures préromantiques, qu′avait souligné le Concert Köln dans deux CD inégalés (Teldec). L′accord de septième de dominante qui ouvre ta première, les effets de chasse de son finale, ou encore les effluves chromatiques de la seconde témoignent bien du savoir-faire de Rosetti. Moesus met tout cela en valeur avec raffinement, sans l′éclat ni les audaces du Concerto Köln. Un programme qui nous fait mieux connaître ce compositeur de mieux en mieux servi au disque.
Jean-Luc Macia

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