La première fois que j’ai entendu la symphonie en sol mineur de Mozart, en musique d’attente sur un standard téléphonique, j’ai pensé « Oh non, quel massacre… ». Vous appelez votre prestataire pour vous plaindre à propos de la facture que vous venez de recevoir, et vous entendez cette œuvre en boucle, mal jouée… Il existe un remède. Il suffit d’aller un peu plus loin que l’extrait de la musique d’attente. Cette symphonie passe par nombre d’émotions : mélancolie, chagrin, colère, soulagement… Le tout entremêlé avec une incroyable ingénuité et une remarquable originalité ! Il peut sembler étrange, de prime abord, de coupler cette œuvre avec la divine intimité de la Sinfonia Concertante… Après réflexion, pas tant que ça ! Alors que le mouvement lent de la symphonie en sol mineur (la même tonalité que la Sinfonia Concertante…) illumine l’ambiance des autres mouvements, celui de la Sinfonia Concertante, tout en mélancolie, jette une ombre sur la légèreté des mouvements qui l’encadrent. Rien de difficile, rien de direct – comme dans la vie de tous les jours. Gordan Nikolić, dit "le philosophe" (directeur musical et violon solo), Richard Wolfe (alto solo) et l’Orchestre de Chambre des Pays-Bas gèrent cette coexistence fragile avec une assurance impeccable.