On frappe doucement à la porte. Qui est-ce ? Serait-ce… ? Espérons ! Sentiments cachés, désirs suscités, une intuition de qui et de quoi cela il pourrait s’agir, puis la porte d’ouvre, et c’est lui ! Plutôt que de s’imposer, il entre avec précaution, et la réalité est encore plus douce et plus belle qu’imaginée. Pardon de me livrer à un romantisme aussi débridé, mais telles sont à peu près les associations qui me viennent à l’esprit en écoutant cet enregistrement. Le motif martelé aux timbales et le chant amoureux sont indissociables : le concerto pour violon de Beethoven est de la musique de chambre. Daniel Gaede joue sans affectation aucune, sans prétention soliste, et il est sur la même longueur d’onde que l’Orchestre Philaharmonique de Chambre Polonais placé sous la direction de Wojciech Rajski. En guise de prélude plutôt que de rappel, les trois frères d’esprit Daniel, Thomas et Sebastian Gaede interprètent la Sérénade op. 3.