C’est certain, la 9è Symphonie de Dvořák a des airs de fête. Mais ce n’est pas tout ! Les cordes d’András Keller s’y épanouissent comme des fleurs ; elles ne jouent pas de façon uniforme, mais avec un naturel apparemment inné, comme s’il était facile, pour 14 violons, d’avoir un son aussi homogène et aussi individuel qu’un seul. Même chose pour les vents : ce n’est pas la virtuosité qui compte, mais la sensibilité et le flux musical (écoutez le solo de cor anglais du deuxième mouvement). Les cuivres ? Ce n’est pas la puissance avant tout, mais un son riche et doux, des accords joués avec sensibilité. Les tempi, les transitions, tout coule de source et vous invite au voyage. Le legato porté au rang d’art majeur. Un peu vieux jeu pour certains, mais en fait, d’une beauté intemporelle. Rien de surprenant quand on sait qu’un des modèles d’András Keller est Wilhelm Furtwängler.